Né en 1888 à Lacroix sur Meuse, Adrien Henry va devoir, dès son adolescence tenir la ferme familiale pour subvenir simplement aux besoins de ses proches. Appelé au 69ème régiment d’infanterie à Nancy en 1909, il sera major de sa promotion pour devenir officier.
Revenu à la ferme, il sera mobilisé dès le début de la première guerre mondiale au 161ème régiment d’infanterie, en tant que sergent, n’ayant pas eu les moyens de s’acheter son uniforme d’officier. Très vite, ses qualités humaines vont révéler une personnalité étonnante, menant au combat ses hommes dans toutes les grandes batailles de 14-18 : la Marne (du côté des côtes de Meuse), Champagne, Verdun, Somme, Chemin des Dames, Bois le Prêtre etc. Il se battra dans son village natal et dans les bois environnants qu’il connaissait si bien ; il y sera blessé, et même treize autres fois pendant la guerre. Il se rengagera plusieurs fois dans l’infanterie; prisonnier à Verdun, il s’évadera malgré une jambe cassée. A la fin de la guerre, il suivra l’armée française en Pologne, face aux bolchéviques, puis participera à l’occupation de la Rhur. Passé dans la gendarmerie, il sera affecté à Chalons sur Marne puis prendra le commandement de la gendarmerie de l’Indre avant la deuxième guerre mondiale. C’est là, en 1940, qu’il mènera ses gendarmes au combat, juste au moment de l’armistice. Il organisera alors l’aide aux réfugiés. Mis à la retraite d’office puisqu’il n’acceptait pas les choix du maréchal Pétain qu’il connaissait bien, il va occuper un travail à la Préfecture. Ayant accès à de nombreuses informations, il va mener un vrai combat de résistant, sous l’œil bienveillant du préfet, et malgré les oppositions des allemands, de la milice et au moment de la Libération, des résistants de la dernière heure … Il finira sa vie à Commercy (+ 1963), en Lorraine, auprès de ses proches, se donnant à de nombreuses activités : associations d’anciens combattants, chasse, armes, famille … C’est avec un caractère droit, courageux, volontaire, décidé, qu’il mena une vie sortant du commun. Après chacune des guerres, il écrira ses mémoires, histoires qui s’inscrivent dans l’Histoire. Récits simples et passionnants, exemples pour les générations futures. Il sera fait grand officier de la Légion d’Honneur par le Maréchal de Lattre de Tassigny. Une plaque commémorative est sur la place de son village natal en lorraine : Lacroix sur Meuse. A son décès, le général de Gaulle se manifestera auprès de sa famille ; il avait connu le colonel Henry dès Verdun, et plus tard, l’avait cité à l’ordre de l’armée.
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